"Vous verrez, le public de Mylène FARMER, c'est 80% d'enfants, 20% d'adolescents, m'avait-on lancé, avant d'ajouter : Enfin, vous le verrez qu'à trois conditions : que les organisateurs ne décident pas d'annuler le show en dernière minute, que les Dieux du ciel soient déments, et qu'il y ait du public car aujourd'hui c'est l'automne et les estivants sont partis !" Aussi, lorsqu'en arrivant à Fréjus j'ai du garer ma voiture à plusieurs centaines de mètres, j'ai tout d'abord pensé que les grévistes bloquaient la route. Mais non, c'est bien vers les arènes que le flot se dirigeait. Surprises ! Devant les portes, les enfants étaient loin d'être légion. Tout au plus plusieurs dizaines. Et les quelques spectateurs annoncés étaient en revanche plus de 5000, des couples, des étudiants, des groupes d'amis, des jeunes BCBG, quelques rockers, même des punks ! Non, Mylène FARMER n'est pas Dorothée, une bonne leçon à retenir.
Le Var-Nice Matin - 24 septembre 1989.
Sans contrefaçon, Mylène FARMER a présenté un spectacle propre et bien mis en scène. Elle enchaîne ses succès sur des chorégraphies originales. Incontestablement la rousse égérie du Top 50 a soigné le visuel de son spectacle... D'ailleurs, les jeux de lumière ont un rôle essentiel dans l'esthétique. Mylène se transforme en une enchanteresse de couleurs. Seulement un concert c'est avant tout le son. Et de ce coté la sulfureuse chanteuse a pêché. Les musiciens couvraient totalement sa voix. Ce qui est plutôt dommage lorsqu'il s'agit de textes français qui n'ont pas la niaiserie habituelle des tubes.
Le Provençal - 26 septembre 1989.
Longue intro déchirante, suraiguë. Roulement, déchaînement du son. La terre parait trembler. Pink Floyd au bon vieux temps, c'était rien. La foule hurle et crie. Déjà le premier brancard. Il y a de l'évanouissement dans l'air. Difficile de résister à ce gigantesque raz-de-marée sonore qui parait annoncer la fin du monde. La chute de la maison Usher, revue par Alan PARSON Project, c'est de la bibine à côté. Mylène apparaît enfin, chante. Petit filet de voix, grands effets morbides dans le tir de DCA des projecteurs. Mylène lutin agile évoluant dans un formidable chaos, dans un magma de pierre, de cendre et de feu. C'est satanique, grandiose, pervers. La foule communie. Drôle de messe quand même, plutôt noire, avec des odeurs de souffre et des morts-vivants qui s'agitent dans la pénombre. Spectacle sulfureux, fascinant, à la limite du malaise. Si Mylène a le feu sacré, elle va sûrement brûler dans les flammes de l'enfer. Aux portes du purgatoire, une spectatrice effondrée pleure, recroquevillée dans un coin. Elle n'a pas supporté la foule. Ni peut-être se spectacle en forme de veillée funèbre menée par un diablotin ricanant vêtu d'un collant rouge.
La Nouvelle République (Poitiers) - 28-29 octobre 1989
Ambiance Transylvanie hier soir au Palais des Sports pour le concert de Mylène FARMER. Vampires à tous les étages, pierres tombales et cimetière sous la lune. Croyez-vous pour autant que la soirée fut sinistre ? Que nenni ! Si Mylène n'est pas une chanteuse exceptionnelle, elle se rattrape très largement en proposant un show qui fera date. Un concert envoûtant.
Le Méridional - 17 novembre 1989
Le décor : un cimetière genre celtique qui aurait été visité par un cataclysme. Avec les pierres tombales et tout et tout. Sans oublier les lumières blafardes et les fumigènes. Difficile de trouver génial cet embrouillamini de carton-pâte. Mais ce n'est pas le plus embêtant. On l'aime bien Mylène, mais patatras, la voilà desservie par des chorégraphies indigestes, elle danse comme France GALL dans les années 60 !
Le Progrès - 11 octobre 1989.
Exceptionnellement pro et propre, le spectacle de Mylène FARMER démontrait brillamment la suprématie de la chanteuse sur le marché français. Après une intro instrumentale sur bandes façon BAUHAUS, apparition de la muse torturée au milieu d'escaliers et de pierres tombales. Le dosage est parfait et l'élégance est là pour ne retomber à aucun moment. Mylène FARMER mène la danse avec une assurance inattendue, magistrale dans l'art de la "présence-absente" dont elle détient le brevet. Forte et fragile, la chanteuse francophone terminait son impeccable démonstration sur un rappel emprunté au répertoire de Marie LAFORET. Côté public, on a, semble t-il, apprécié la bonne qualité du son. (sic !)
Lyon Figaro - 13 octobre 1989.
Début du cinoche FARMER avec envoles de synthés et grincements frissonnants : la scène, immense, est barrée par de hautes grilles abritant un cimetière, Mylène n'entonnait pas Y'a de la joie... Après une intro interminable, la rouquine libertine apparaît dans un halo de lumière, ses musiciens sont installés en hauteur sur des tombes factices. Les collégiennes qui forment le gros du bataillon de son public sentent monter des vapeurs perverses vite englouties par le ticket toc de l'ensemble... Mylène FARMER est entourée par des danseurs et danseuses qui exécutent, tant bien que mal des chorégraphies qui se voudraient branchées. Mais là, c'est le ticket flop... La scène est un furieux révélateur. En rappel, en apnée, Mylène lance à son public un pathétique Je voudrais tant que tu comprennes. Comprendre quoi ? Que Mylène FARMER, qui ne voulait Plus grandir, est devenue un objet préfabriqué, qu'elle n'est qu'une poupée Barbie qu'on presse et puis qu'on jette ?...
Les Dernières Nouvelles d'Alsace - 7 décembre 1989
Elle a gagné Mylène FARMER ! Dans un Bercy archi-comble et chauffé à blanc, chaque ovation se transforme en une clameur intense, impressionnante. C'est que son show, réglé et calibré au millimètre dans le registre fantasmé qui lui est cher , passe non seulement la rampe de Bercy mais la transgresse. Si au Palais des Sports elle a fait la preuve d'une vraie professionnelle, hier et ce soir encore, elle aura démontré qu'elle s'est hissée au rang des plus grandes.
France Soir - 8 décembre 1989.
Sur toute la gamme des émotions, des sensations et des ambiguïtés, Mylène FARMER joue pleinement pour composer son univers bien à elle. La surprise ne sera pas venue du répertoire (souhaité, attendu et repris en chœur), mais du véritable show visuel, superbement réglé qui l'accompagnait. Le travail sur les éclairages et la mise en scène relève de la très grande classe. Mylène impose un style, moins doux qu'il n'y parait, moins innocent aussi, mais plein de charme un tantinet sulfureux qui en relève la saveur. Mercredi soir, son public était prêt à la suivre au bout du monde ou de la nuit.
La Montagne - 13 octobre 1989.
Mylène FARMER possède une vraie présence scénique. Une chorégraphie soignée, huit danseurs et danseuses ont contribué à faire de ce concert un spectacle total. Mais impossible de comprendre quoi que ce soit aux paroles des morceaux qu'on entendait pour la première fois. . Ca n'a pas eu l'air de déranger ses fans. Il faut dire que la plupart des chansons étaient des tubes archi-connus. Lors de l'unique rappel, sa voix s'est élevée dans un silence juste troublé par quelques cris d'admirateurs désespérés. Fluette, hésitante, comme froissée par l'émotion, on aurait même dit qu'à la fin Mylène étouffait quelques sanglots. Mais avec elle, il faut toujours se méfier. Mi-ange, mi-démon cette douce enfant est aussi certainement mi-sincère mi manipulatrice. Ca tombe bien, c'est comme ça qu'on l'aime.
Le Progrès - 19 novembre 1989.
A moins de connaître tous ses textes par chœur, Mylène FARMER demeure strictement inaudible vocalement, elle n'empêchera jamais Jessye NORMAN de dormir, ok. Mais sur scène, le son saturé des instruments ne laisse qu'un espace infime à ses cordelettes vocales. De quoi attirer aux musiciens, si on chantait encore à l'Alcazar, un retentissant "Silence, on n'entend plus le mime !" (...)
Le Provençal - 17 novembre 1989.
< En cliquant ici découvrez tout sur le fameux reportage amateur à scandale lors du tournage du concert à Bruxelles.