BACKSTAGES 89' est un reportage
vidéo sans commentaires d'une qualité d'image très mauvaise. Longtemps resté
secret, ce film est pour la première fois copié et distribué sous le manteau
en 1998 par un proche de Bertrand
LePage (ex-manager de Mylène Farmer,
décédé en mars 1999).
Officiellement, un technicien aurait filmé à Bruxelles le 22 octobre 1989 à l'aide d'un caméscope ces 90 minutes d'images brutes sur les préparations, les coulisses, et le tournage du film du concert. Officieusement, on dit que Bertrand LePage lui-même en est l'auteur. D'ailleurs, le manager déclarera dans une interview à Super dès décembre 1989 que le perfectionnisme de Laurent Boutonnat l'avait poussé à tourner deux représentations sans public afin de parfaire certains plans, ce qui, selon lui, expliquait la sortie tardive du film "pas avant la rentrée 1990". Bourde ou pas, LePage sera remercié quelques mois plus tard par le duo.
Filmé avec un amateurisme évident avec un caméscope de fortune (on peut deviner sa petite taille à un moment, quand on voit son ombre au sol, avec celle du vidéaste à l'identité inconnue), le reportage retrace néanmoins avec une fidélité certaine toute l'ambiance qui régnait lors du tournage du film. De la réelle bonne humeur des danseurs sur scène à la fatigue et au froid lors du tournage du générique, en passant par les errances de Laurent Boutonnat sur sa scène et les bœufs des musiciens.
La première image est celle de
techniciens prenant l'apéritif dans la cour du Forest National, la salle de
spectacle de Bruxelles. Quelques unes des danseuses arrivent, visiblement
réjouies de retrouver l'équipe de la tournée. C'est à ce moment qu'on se
rend compte que la caméra est probablement cachée, l'homme qui la tient
mettant sans cesse sa main devant l'objectif pour le cacher. C'est des fois
moins vrai, notamment lors des répétitions et des filages où la caméra n'est
pas cachée, puisque les personnes passant dans le champ lui font des signes et
des grimaces. En tout cas celui qui filme semble éviter soigneusement de
s'approcher de Laurent Boutonnat et de Mylène Farmer.
Auraient-ils donné des consignes pour ne pas divulguer la manière dont se
déroulent les prises de vues pour le film ?...
les répétitions de l'après-midi, sans les costumes
On voit par la suite le catering de la
tournée, c'est à dire les cuisinières qui préparent les repas pour le staff
de Laurent Boutonnat. Pendant un moment (assez court), une
partie des répétitions d'Ainsi soit-je est filmée, avec Mylène mais
sans son
costume. On voit ensuite quelques courts extraits
du concert filmé depuis les coulisses : Sans Contrefaçon et Libertine.
On nous montre d'ailleurs avant cette chanson la préparation en coulisse des
chandeliers qui serviront aux danseurs pour l'introduction de la chanson et son
final. Entre temps un long plan nous montre en contre bas un appareil à bande
magnétique. On ne saura pas à quoi il sert, est-il le support de la voix de
Mylène lorsqu'elle ne peut plus chanter ? ou seulement celui des sons studios nécessaires
pour certains effets sonores? Pourtant les personnes dans la salle en 1989 se
souviendront de la deuxième partie de Pourvu Qu'elle Soient Douces
visiblement en play-back. En tout cas ce gros plan du magnétophone à bande
magnétique choque et a le mérite de nous faire poser des tas de questions en
très peu de temps... Cette image est peut-être La Preuve ?...
Les préparations dans la salle laissent deviner le déroulement prochain du spectacle. Les musiciens accordent leurs instruments (on entend la guitare d'intro de Sans Logique), la scène est nettoyée et au milieu de la salle, assis à une table Laurent Boutonnat. A ses côtés un autre homme parle avec lui (visiblement François Hanss), les deux hommes regardent la scène et font des gestes, comme pour s'expliquer à l'un et à l'autre la mise en scène ou le placement des caméras. On peut entendre des indications en coulisses pour les cameramen : "Ca tourne, tu vas doucement...". Les essais de steady-cam (caméra fixée à la taille et ayant des suspensions) se font sous la direction de Laurent Boutonnatet avec la doublure lumière de Mylène Farmer (un simple technicien). Le réalisateur donne d'ailleurs des indications qui resteront inaudibles à cause de la mauvaise qualité de la prise de son du caméscope : "Si tu...là, C'est pas grave". Les caméras fixes sont réglées, la louma (caméra "survolant" dirigée par un bras métallique) aussi. C'est alors qu'on se rend compte que ce n'était pas le concert qui était en train d'être préparé mais le tournage du film... sans le public !
Tout commence par l'intro de Plus Grandir. Tout est représenté comme lors du vrai concert, les lumières, les costumes, la musiques, les musiciens, le jeu de scène, tout sauf le public. Dans la salle vide ne se trouvent que des caméras mobiles posées sur les rails surélevés au niveau de la fosse et une grande louma, sur lequel l'auteur du reportage s'attarde. Même si la salle est sombre, on ne voit aucune tête ni aucun bras dépassé du niveau de la scène (ce qui devrait être toujours le cas lors du vrai concert). On peut d'ailleurs voir dans le film monté que certains plans ne contiennent pas non plus ces têtes et ces bras qui devraient dépasser de la hauteur de la fosse. Après avoir habitué son oeil on peut identifier pas mal de plans du film qui ont été tournés après coup. Lors de la chanson, les instruments couvrent pratiquement totalement la voix de Mylène. Le peu que l'on peut déchiffrer est complètement identique avec la voix que l'on entend sur l'album Live (déduisez-en ce que vous voulez). On voit très bien pendant le pont de la chanson qu'elle est filmée par une caméra fixe posée sur les rails et par la louma, peu mobile, qui reste en hauteur. Face à la scène, un plan nous montre des gros appareils de sons (probablement des armoniseurs ou des expandeurs, à moins que ce soient des 24 pistes) allumés.
Sans Logique, elle, est filmée de la
même façon, sans public (on devinera facilement que l'intégralité du concert
a été refilmé de la sorte). Les trois caméras s'activent pour filmer Mylène
Farmer sous toutes les coutures. Dans le film, si on
regarde bien, on peut s'apercevoir de la supercherie : Au début de l'intro
de Sans Logique, le public présent sur l'image disparaît lorsque les
lumières de la salle s'éteignent. C'est lorsque les lumières se rallument que
l'on voit Mylène et les danseurs sur la scène. Or, la caméra n'est pas
placée au même endroit entre les deux morceaux de plan ! Là où la caméra
est à la gauche de la scène avant l'intro, s'avançant lentement, elle se
retrouve comme par miracle immobile face à elle lorsqu'elle se rallume ! Ce qui
précédait l'introduction a bel et bien été filmé lors du concert mais l'intro en
elle-même a été filmée à part, bien après et sans le public. On peut
retrouver la louma placée face à la scène dans le reportage. C'est là où le
plus étonnant se produit : Lors de l'enregistrement à posteriori de la chanson
on entend (très fort) le bruit du public... alors qu'il n'est pas là ! On note
aussi une autre particularité : à l'introduction de la chanson est ajoutée
une rythmique qui ne figure ni dans le concert ni dans l'enregistrement live.
Son utilité peut s'expliquer par le fait que la chorégraphie nécessite une
coordination impeccable, aidée par cette marque de temps qui permet à Mylène
et aux danseurs de danser simultanément, se référant à ce rythme posé lors
de l'enregistrement. Le refrain de Sans Logique,
lui, laisse coi. Mylène Farmer ne chante même plus (où alors le play-back s'est
arrêté). Seule la musique illustre la chanson. Est-ce pour mieux se concentrer
sur la danse ?... Deux caméras sur les rails parallèles à la scène circulent
de droite à gauche et inversement tentant (pour cause de synchronisme au
montage) de tout filmer en une seule prise. Une troisième caméra (la louma),
elle aussi circule car elle est aussi posée sur des rails, eux,
perpendiculaires à la scène. Visiblement la chanson est en play-back, le
souffle, la voix, et tous les détails correspondant à l'enregistrement
officiel. On peut voir un cadreur
changer de bobine pour sa caméra et noter celle-ci avant de l'archiver. Les
plans tournés lors de Sans Logique sont dans le film, on reconnaît les
gestes spontanés de la chanteuse parfaitement identiques à ceux filmés durant
le reportage, on peut même reconnaître avec quelle caméra ils ont été
tourné. On voit l'arrivée, pendant la chanson, d'une quatrième caméra
(épaule) qui part filmer les choristes et les danseurs de dos (plan repris pour
le clip de Plus Grandir Live). Deux opérateurs s'occupent de la caméra
: Laurent qui filme est guidé par un technicien qui le tient par la taille.
L'enregistrement de Sans Logique est terminé. Mylène Farmer, déjà habillée avec son costume de Maman à Tort, se trouve derrière la régie son au milieu de la salle. C'est un peu la séquence "délire" du reportage, la chanteuse (qu'on imaginait pas aussi déconneuse depuis les émissions avec Jacky) parle en arabe, plaisante en prononçant des phrases incompréhensibles en arabe et prend un voix d'enfant en sortant des âneries dans le micro qu'elle tient à la main droite :
"- Et maintenant je vais vous chanter Maman à tort. En arabe ! Maman elle à tort (avec l'accent marocain) (rires) C'est bô l'amour ! (rires)... Y vooous ?"
Vient le moment de l'enregistrement sans
public de Déshabillez-moi... Les techniciens et ceux de la louma (ici en
gros plan) attendent que la chanson commence. Les tombes sont illuminées, la
musique commence et les hurlements du public aussi ! Les caméras sont
disposées sur la scène et devant elle, avec en plus la louma au dessus Mylène
dont se servira Laurent pour le premier plan de la chanson dans le film. La
caméra circulant sur la scène et surtout en tournant autour Mylène, comporte
4 techniciens derrière elle en file indienne, dont certains font les idiots,
s'accroupissant devant Mylène pour la faire rire. On se dit alors que les rires
et les sourires présents dans le film pendant la chanson ne sont peut-être pas
spontanés, et que tout ceci était peut-être fait pour provoquer la bonne
humeur de la chanteuse, probablement incapable de jouer le jeu. La caméra de la
scène étant parfois derrière Mylène, la filmant de dos avec en arrière plan
la scène vide, la scène a été plongée dans l'obscurité pour ne pas que
dans le film; on voit qu'elle était vide. On remarque justement dans le film
que dans Puisque, des centaines de briquets étaient allumés et que lors
d'un plan de Mylène de dos, on s'aperçoit qu'aucune lumière ne provient de la
salle, alors qu'elle était illuminée quelques fractions de seconde plus tôt
!... Lorsque Laurent change de bobine, Mylène ne s'arrête pas et continu de
faire comme si le concert avait lieu. On note une nouvelle fois que la voix de
Mylène est identique à celle de l'album live. La fin de la chanson arrive, les
feux d'artifice se déclenchent normalement, les bruits enregistrés de la foule
se font entendre et une personne méconnaissable, derrière la caméra, fait le
pitre...
On s'apprête à continuer d'enregistrer la
suite du concert, on entend Yves Sanna, le batteurs,
reproduire la rythmique de l'introduction de Puisque. Une caméra et un
pied de micro (celui de Déshabillez-moi) sont évacués à toute vitesse
de la scène. On voit plusieurs personnes sur scène qui règlent les
décors. La personne qui filme est à présent dans la salle, non loin de
Laurent Boutonnat qui est à contre-jour sur le bord de la
scène (trop sexy dans son petit T.shirt avec son bouc et ses cheveux longs
-goût personnel-). Il est songeur, se passe la main dans les cheveux et montre
à un cadreur où se placer avec sa caméra (Il lui répond par des gestes). Filmée de loin, on voit Carole
Fredericks à sa place de choriste en colère et qui semble réclamer quelque chose à une
assistante. Mylène, elle, est dans les coulisses, déjà habillée avec son
costume de Puisque et attend que la préparation soit faite. Elle parle
à des techniciens (visiblement impressionnés) et les fait rire (sic!). Une
autre personne arrive à proximité du groupe, et se place devant l'un des
techniciens présent, juste devant Mylène comme s'il voulait lui parler seul à
seul. On entend une voix provenant d'un talkie-walkie disant "oui, c'est un
moniteur". Sur la scène, Mylène boit à une gourde spéciale (avec une
espèce d'embouchure en paille) qui fait que son maquillage ne s'en va pas.
Quelqu'un appelle Laurent pendant qu'il donne ses indications à Mylène et lui
montre les gestes à faire sur scène. Mylène écoute, attentive.
Pourvu Qu'elles Soient Douces est
enregistré selon la formule habituelle. Trois caméras, voix identique à celle
de l'album mais pratiquement inaudible. La chanteuse joue le jeu, regarde fixement
le public et fait son jeu de scène comme si le public était là, puisque les
bandes enregistrées lui réponde... Mais comment se fait-il que Laurent
Boutonnat veuille enregistré le plus possible son
concert sans le public ? Pour mieux
diriger Mylène ? Ceci peut aisément s'expliquer par le fait que le concert ait
été entièrement tourné en pellicule cinéma 35 mm. La contenance du magasin
étant limitée, les cadreurs sont obligés de changer la pellicule parfois en
plein milieu des chansons. Le résultat au développement fait que certains
plans prévus initialement n'ont pas pu être tournés pendant le concert. D'où
la nécessité de les retourner ultérieurement. De plus, les mouvements sur la
scène de Mylène Farmer n'étant pas les mêmes d'un soir
à l'autre, certains raccords doivent être enregistrés afin de garder l'unité
du montage. Et puis que Laurent Boutonnat refasse faire à
Mylène Farmer exactement ce qu'il attendait d'elle
n'étonnera personne d'un perfectionniste comme lui. Les mêmes méthodes de
tournage semblent avoir été prises pour le concert suivant en 1996. On peut
notamment s'en apercevoir dans la vidéo du LIVE pendant Que
Mon Cœur Lâche où la caméra est placée très en hauteur
derrière Mylène. On s'aperçoit avec peu d'effort que la fosse est vide,
qu'aucun bras ne dépasse et qu'aucun siège des gradins est occupé !...
On voit très nettement (malgré la mauvaise qualité du document) les caméra filmer le spectacle sans personne dans la salle >
Des caméras sont sur la scène lorsque
Mylène présente ses musiciens "au public" à la fin de Pourvu
Qu'elles Soient Douces. Une équipe de prise de vue située vers le
guitariste Slim Pezin côté cour part précipitamment,
pour ne pas être filmée par l'équipe de Laurent, qui suit Mylène lors de la
présentation. C'est l'heure du solo de danse de l'intro de Sans Contrefaçon.
Il ne sera pas la peine pour vous de voir le reportage, ce qui figure dans le
film est exactement tourné au même moment ! Les bruits enregistrés du public
se révèlent ici inutiles car ils sont très forts mais pas du tout
synchronisés avec le jeu de Mylène. Laurent dirige les équipes qui filment
Mylène du fond de la scène (plans ralentis dans le film officiel). A
chaque
changement de rythme, qui annoncent soit le début de la rythmique soit
l'arrivée des danseurs par le souterrain, Laurent Boutonnat prononce à voix haute un compte à rebours qui indique à Mylène quand
commencer. A l'arrivée des danseurs, on voit Laurent s'agiter fortement à
renfort de grands signes pour signaler la place où doivent être placées les
caméras. Au deuxième refrain de la chanson, anecdote amusante, on entend
clairement Mylène crier : "Je me fous bien des qu'en dira t-on, je suis
?....." sans aucun caméléon en retour. Ca fait très bizarre. A la fin de
la chanson, les danseurs sortent progressivement de la scène en s'agitant, et
l'un d'entre eux soulève en passant la robe de Carole Fredericks qui se défend et rapporte la robe à elle. Ensuite on assiste à un deuxième
enregistrement de la chanson, mais cette fois en public, toujours à Bruxelles.
On voit la louma enregistrer les plans avec le public côté cour. Ensuite on
revoit un morceau de Libertine (toujours pendant le même concert). Ici
aussi on reconnaît les plans larges du film par les mouvements de Sophie TELLIER
(la rivale de Libertine). Le bassiste Christian Padovan est filmé pendant un instant en gros plan.
Laurent BOUTONNAT s'agite pour que Mylène et les caméras se placent comme il l'avait décidé
Le lendemain, dans la cour sont remballés
les décors de la scène dans les camions. On voit ensuite (peut-être dans une
autre ville) les musiciens sur scène jouant pour le plaisir des musiques qui ne
sont pas dans le concert, et pour cause, on reconnaîtra sans mal Love on the
beat, de Serge Gainsbourg. On voit le décor déballé des camions dans une autre
ville pour un nouveau concert. On voit pour l'occasion un technicien passer de
dos avec un blouson bombers marqué Mylène Farmer dans le dos en écriture blanche policée. Les manche sont blanches aussi. Un
objet collector inconnu donc... Longuement, on vois à nouveau les musiciens
jouer Rock On The Beat de Serge Gainsbourg pour
leur plaisir sur scène, avec trois des danseuses sur le pied-d'estale des
choristes qui se sont jointes à eux pour faire les chœurs et danser. Slim le
guitariste joue nonchalamment en fumant un gros cigare. Laurent Boutonnat vêtu de son (légendaire) long manteau noir vient d'entrer sur la scène
pendant le bœuf des musiciens. Il les regarde un instant et part de l'autre
côté. Durant ce très long plan, il part puis revient, en regardant un peu
partout, comme pour prendre des repères.
Sans Logique est joué sur scène, la
salle est plongée dans l'obscurité (le public est-il présent ?). du côté
jardin de la scène, d'où s'est placé le vidéaste, on voit remarquablement
bien la chorégraphie, qui est redue au millimètre par les huit danseurs et
danseuses parfaits dans leur synchronisation. On pourra d'ailleurs regretter que
par la suite, Mylène n'ai pas conservé ces danseurs et se soit adjoint de deux
danseuses-choristes à la synchronisation et à la souplesse très discutable.
Seul Christophe Danchaud suivra la chanteuse pendant plus
d'une décennie (il travaille encore avec elle). C'est d'ailleurs lui que l'on
voit en gros plans durant les refrains de Sans Logique dans le reportage.
A la fin de la chanson, lorsque les danseurs et les danseuses sortent de scène,
on peut voir leur mines très réjouies quand ils passent devant la caméra. Les
danseuses poussent des grands cris de joie... la "choré" a réussi
une nouvelle fois.
Vient le tour de Pourvu Qu'elles Soient Douces filmé
en public, avec la caméra amateur placée toujours au même endroit, côté
jardin. On se rend compte surtout pour cette chanson de la complexité des
chorégraphies qu'a inventé Mylène
Farmer (qu'on imagine
bien aidée de Sophie Tellier). C'est quand Allan
est chanté qu'on se rend compte d'un élément du spectacle qu'on ne voit pas
dans le clip live et qui a pourtant une grande importance pour la mise en
scène, et pour le sens. A l'arrière de la scène, élevée à côté des
choristes, au dessus du percussionniste, se trouve une danseuse faisant une
danse psychédélique qui va très bien avec l'étrangeté de la chanson.
Méconnaissable, elle est à contre-jour d'une lumière qui s'éteint et se
rallume sans cesse, à chaque fois la danseuse apparaît et disparaît tel un
fantôme. On regrettera que Laurent Boutonnat n'ait pas
monté cette danseuse, ni d'ailleurs certains effets chorégraphiques de Sans
Contrefaçon et certains jeux de lumières sublimes.
Sans Contrefaçon justement, est lui
enregistré en public. Est-ce fait pour ? Pendant le pont filmé côté jardin,
Sophie TELLIER est la seule à danser ! Elle a pu s'être
tromper, comme lors de l'une des apparitions télévisées pour Je T'aime
mélancolie. Et lorsque Mylène doit se retourner pour que les lumières
éclairent la troupe en contre-jour, elle se trompe et se retourne un refrain
plus tôt... A la fin de la chanson, alors que les danseurs auraient du partir
par les côtés et le fond de la scène, ils se rassemblent tous derrière
Mylène pour se cacher derrière elle, qui reste imperturbable d'ailleurs... Tristana,
quand à elle est inhabituelle. Une improvisation originale est faite au piano
pendant le pont, très réussie. Et surprise : les danseuses sont nues sous
leurs grandes cagoules ! Ce qui n'est pas le cas pendant le film et pendant les
autres concerts puisqu'elles sont habillées très chaudement. Vient alors pour
la troisième fois du reportage Libertine (cette fois presque en
intégralité).
On se rend ici compte que la sexualité des chorégraphies nous
était totalement insoupçonnées. C'est très chaud. Les danseuses, vers la fin
de la chanson, miment des fellations accroupies devant les danseurs (en extase),
ensuite eux miment la pénétration et inédit, les danseuses elles aussi la
mime rendant les danseurs passifs! Pas de doute, la mise en scène de Libertine
est bien à la hauteur de la réputation sulfureuse du clip de 1986... Les
danseurs se lâchent, pour le final, féminisent leur danse et les danseuses
s'embrassent langoureusement en essayant de se cacher derrière leurs
éventails.
Libertine :
des chorégraphies très très chaudes...