critiques III

Les plus grandes critiques de la presse régionale et nationale sur Giorgino lors de la sortie du film.

    Que sont devenus les enfants handicapés dont s'occupait le jeune toubib Giorgio avant guerre ?Dévorés par les loups ? Tués par une folle ? Laurent Boutonnat nous a tricoté un film fort beau mais pompeux, touffu, long au point qu'il n'en finit pas de finir.

    Jeff Dahlgren hésite entre James Dean et Matt Dilon. Seule Mylène Farmer, petit oiseau pathétique, tire son épingle de ce film un tantinet racoleur.

P.V. Le Canard Enchaîné, le 5 octobre 1994.

 

    L'amour se mêle à l'intrigue, donnant une touche romantique à ce film qui vaut surtout pour l'ambiance angoissante que distillent, sans effets grandguignolesques, des décors envoûtants.

Le Figaro Magazine, le 15 octobre 1994.

 

Fresque de trois heures, longuettes, entre Tardi, Polanski, et Bettelheim.

Information, le 5 octobre 1994.

Ce film qui se veut fantastico-romantique ressemble souvent à un déballage d'horreurs. Absolument pas passionnant.

La Tribune des Fossés, le 5 octobre 1994.

 

 

 

 
 

 

 

 

 

 

 

En 1994, Laurent Boutonnat, compositeur attitré de Mylène Farmer et papa artistique d'Alizée, réalise un long-métrage étrange et pénétrant : Giorgino, dont les vertus hypnotiques n'ont visiblement pas ensorcelé grand monde à sa sortie. Ce film mystérieux, qui laisse le vent emporter tout, pourrait connaître une renaissance près de quinze ans plus tard grâce à sa sortie imminente en zone 2 (début décembre).

L'histoire de Giorgino ? Inracontable. Un univers similaire à celui de Mylène Farmer. Un rythme extrêmement lent. Des images stylisées qui ne ressemblent qu'à elles-mêmes. Octobre 1918. Sitôt rendu à la vie civile, le jeune docteur Giorgino Volli part à la recherche du groupe d'enfants dont il s'occupait avant la guerre. Mais bien vite, sa quête prend l'allure d'une partie de cache-cache avec la mort : Giorgino se retrouve dans un vieil orphelinat bordé de marais inquiétants et de hordes de loups, où il y fait la rencontre d'une mystérieuse femme. Et ainsi va le film. Dans des contrées pas très fréquentées. Ailleurs. Proche du mystère Farmer. Inquiétant et secret. Descendu en flèche par les critiques de l'époque qui concevaient mal l'idée qu'on fasse du cinéma comme un clip, et boudé par les spectateurs très refroidis par l'accueil désastreux, Giorgino reste l'un des pires bides de l'histoire du cinéma français. Tellement énorme que son réalisateur a mis un temps fou pour s'en remettre. Tellement conspué qu'il était hors de question de le sortir en zone 2.

Ce que l'on sait moins, c'est que le film a trouvé dans la masse hargneuse quelques admirateurs férus de bizarrerie made in France et amoureux de l'icône Mylène. Profitant de la sortie de son Jacquou Le Croquant (malheureusement raté), Laurent Boutonnat voit son Giorgino, notable curiosité qui empruntait - toute proportion gardée - les chemins de Wojciech Has (La clepsydre), bénéficier d'une sortie. Histoire de réparer l'injuste lynchage commis sur ce film exigeant, précieux, partiellement convaincant mais fascinant et unique qui a eu la mauvaise idée de sortir du rang. Allez, Laurent, n'aie pas de regrets : fais-moi confiance et pense à nous. C'est souvent ainsi qu'on traite les marginaux ou les objets pas tièdes. Film innamoramento, Giorgino aime ceux qui l'aiment. A la vie, à la mort.

Romain Le Vern - TF1.fr

14 septembre 2007.

 

 

 

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