Alors passé inaperçu à l’époque, ce n’est aujourd’hui plus un secret
pour personne, le texte parle de sodomie, sans le revendiquer ouvertement :
« Ton goût tu revers n'a rien de pervers / Ta maman t'a trop fessé / Le nec plus ultra en ce paysage c'est d'aimer les deux cotés / D'un poète tu n'as que la lune en tête / Tout est beau si c'est vu de dos ! »
On comprend alors mieux le titre de la chanson, et le clip, qui s’offre différemment
sous une seconde lecture. Notamment juste avant que le générique commence, le
capitaine anglais répète à propos de Libertine qu'elle a l'air « si
douce » à deux reprises, comme chacune de ses parties charnues ;
on peut grâce à ça déjà deviner ses penchants et son obsession. Les titres
du générique arrivent sur l'écran par le côté et non de face, le capitaine
est tué dans le dos, "par derrière" dirait-on, et la rivale de
Libertine meurt finalement empalée ! Les détails se rapportant à la pratique
sexuelle dont il est question dans la chanson ne maquent pas. Inutile de
s'attarder sur la scène de contemplation devant une Libertine endormie à
l’abdomen dénudé, ni sur celle, la jouxtant, du petit tambour, incliné en
avant sur une botte de paille, se faisant fouetter l’arrière train.
« La
perversité des uns est la normalité des autres. » C’est
par cette seule phrase laconique que Mylène Farmer dans la presse justifie son
texte. Laurent Boutonnat a du visiblement s’en servir comme charte pour l’étendre
à bien d’autres pratiques qu’on retrouve par-ci par-là dans le clip. Il
traite ainsi de la prostitution comme dans Libertine en ajoutant le
rapport à l’argent dont il ne parlait pas jusqu’à lors ; mais aussi
de la masturbation, de l’homosexualité, du voyeurisme, du masochisme et du
tabou de la pédophile. Par exemple, lorsqu'au début du film le soldat anglais
avec le petit tambour âgé d'une dizaine d'années découvrent Libertine inanimée,
le petit fait remarquer au grand qu’elle à les mains douces, lui qui vient de
vanter la beauté de celui qu’il prend pour un garçon. Le soldat lui répond
alors : « - Pas plus que les tiennes. » Or, comment le soldat
peut-il parler de la douceur des mains du petit tambour sans les avoir eu en
contact avec sa peau ? On remarque aussi que lorsque le petit tambour, en jeune
voyeur, regarde en douce Libertine et le capitaine faire l'amour, il a un
certain mal a maintenir le trou qu’il a fait dans la tente avec une seule main ;
c'est donc que son autre main est déjà occupée...