Comment garder l'enfant en soi lors du passage à l'âge adulte ?

    L'Alizé, le second single de Alizée n'avait pas été clipé par Laurent Boutonnat. Non pas qu'il n'ai pas été inspiré par la chanson mais celui-ci était trop occupé par le mixage de l'album "Gourmandises". Comme Laurent Boutonnat est impliqué dans la carrière  d'Alizée (plus que dans celle de Christia Alizée sur le tournage avec une des jeunes filles déguisée Mantzke dont il ne compose pas les titres) il  prend volontiers la caméra pour des "essais clipesques" quand même toujours très éloignés de ses réalisations d'antan. Ici Laurent Boutonnat a l'idée de la suite, comme il l'a fait une quinzaine d'année auparavant avec Mylène Farmer. On pouvait prédire au clip de Moi... Lolita une suite dans les mois qui viendraient. Tout se prêtait à suivre le destin de cette fille, à laquelle le réalisateur avait tout donné pour que le spectateur s'y intéresse. La caméra toujours en contre plongée accentue la taille "réduite" de Alizée et la rend charismatique, la prenant plastiquement pour une star alors qu'elle était alors inconnue du public. 

 
 

 

    Tout était posé dans le clip de Moi... Lolita : les lieux, les personnages, leurs habitudes, leur tempérament, les comportements qu'ils adopteraient entre eux. Seulement les personnages n'y avaient rien fait : juste courir après les bus, laver du linge et chauffer (trop longuement) les fêtards aux Bains-Douches. C'est donc une suite qui accompagne la chanson, bien qu'elle ne s'y prête pas à priori. C'est donc dans l'onirisme, dans le rêve, que viendra se nicher le destin de Lolita pour ce second opus, qu'on peut aisément voir comme le dernier (déjà?) de la série. Laurent Boutonnat y détruis les lieux du 1er épisode et ne se concentre que sur son personnage principal, à son destin justement. Laurent Boutonnat n'a jamais fait vivre ses personnages très longtemps. On les rencontre deux fois puis ils disparaissent, souvent symboliquement. C'est également la deuxième apparition du petit copain d'Alizée, qu'elle envoie gentiment bouler dan le premier épisode et dont elle s'énamoure définitivement dans cet opus. On comprend mieux pourquoi le choix de Mylène Farmer et Laurent Boutonnat s'est porté sur une adolescente de 16 ans pour leur première production commune. Ils peuvent aller jusqu'au bout de leurs phantasmes respectifs. Mylène Farmer n'a plus 20 ans et n'a plus tournage sur le lieu de "la chambre d'Alizée" envie non plus d'interpréter les femmes-enfant. Pourtant l'(enfance reste un thème cher à Mylène et Laurent. Au début de ce XXIe siecle et franchissant tous deux simultanément la quarantaine, ils veulent retourner dans ses ambiances de Plus Grandir (1985), de Giorgino (1994). Chassez le naturel, il revient au galop. Alizée est un transfert, elle seule peut raconter encore ce que c'est d'abandonner l'enfance, seulement elle peut fusionner avec une poupée de porcelaine avant d'affronter l'age adulte. On aurait eu du mal à imaginer Parler Tout Bas interprété et joué par Mylène Farmer, ce sont les seize ans de Alizée qui rendent toute sa force à ce film. C'est uniquement grâce à elle qu'on y croit.

les jouets deviennent vivants sous l'effet de la pluie

    Pour cette nouvelle aventure, Laurent Boutonnat change encore de chef opérateur, lui qui avait été fidèle à un directeur de la photographie tout au long de ses 10 ans de clips, Jean-Pierre Sauvaire, qui depuis s'est reconverti dans le long-métrage de divertissement. Pour le tournage de Moi... Lolita il avait l'ours en peluche, un élément réccurent eu recours aux services de Philippe PAVANS. Ici il a travaillé avec un chef opérateur de long-métrage : Jean-Marie Dreujou, césarisé pour Augustin (Anne Fontaine-1995), mais il a éclairé aussi les derniers films de Jean Becker dont il est l'habitué : Les enfants du marais (1999), Un Crime au Paradis (Jean Becker - 2001), mais aussi La Fille sur le Pont de Patrice Leconte. Le réalisateur prend toujours un soucis cinématographique pour chacune de ses réalisations depuis Plus Grandir en 1985 : Parler tout bas est réalisé sur pellicule 35mm standard, malgré le fait qu'il ne dure que 4 minutes 7 secondes. C'est un de ses plus courts clips, il a été diffusé pour la première fois à la télévision française Le 25 avril 2001 sur M6 Music. Il a été beaucoup diffusé jusqu'à la fin de l'été 2001.

un autre jouet vivant    Dix jeunes filles ont été sélectionnées pour interpréter les poupées vivantes. On peut remarquer que certaines bougent les bras alors que d'autres ont leur membres raidis, les bras pliés, comme les poupées anciennes, en porcelaine. Des masques thermoformés et peints à la main ont été fabriquées sur mesure. Ils sont en fait faits d'un plastique spécial, qui a pris la forme des têtes de poupées sous l'effet de la chaleur et d'un même moule appliqué pendant leur cuisson. Les robes qu'elles portent ont été confectionnées en s'inspirant des robes qui habillaient les poupées l'arbre aux poupées anciennes. Tous les décors, eux, sont naturels. Grande faculté de Laurent Boutonnat de s'adapter au milieu, à prendre ce que l'environnement lui donne. On se souvient du  cimetière de Regrets auquel il n'avait rien changé, dont il s'était servi des recoins, des couloirs, des défauts. La maison détruite de Lolita a été elle filmée dans l'enceinte extérieure d'un vieux fort militaire du Val de Marne (parait-il celui de Maisons-Alfort), dans lequel on a ajouté des éléments de nature telles les feuilles mortes et l'arbre mort. Le champ désert quand à lui est celui de Moi...Lolita, bien que les culture d'orge qui y poussaient a été cueilli et il 'est en jachère, ce qui renforce plus le caractère irréel de l'histoire. L'acteur qui joue le jeune homme amoureux de Alizée est Jérôme Devoise, l'assistant mixeur du studio Guillaume Tell complice de Laurent Boutonnat depuis 4 ans. Il a travaillé sur l'album de Nathalie Cardone (en partie composé par Laurent Boutonnat), et évidemment sur celui d'Alizée. C'est sans doute en se rendant compte de la photogénie évidente de cet ingénieur du son que Laurent Boutonnat lui donna sa chance en interprétant cet homme aux attirances troubles, à la fragilité non-dissimulée.

l'attente de Lolita au bas de l'arbre

 

L'histoire...la maison détruite, métaphore de corps de la mère qui s'ouvre Une charpente en bois reste debout par on ne sait quel miracle sous un ciel gris duquel tombe une pluie épaisse et régulière. Cette journée ressemble à ces jours gris où personne ne sort, où les campagnes sont vides. La caméra passe sous la charpente noire qui semble avoir été dévastée par un tremblement de terre ou un violent incendie. Cette charpente est tout simplement celle de la maison de Lolita vue dans le 1er épisode. L'enfance passée, la maison s'est effondrée, rien ne sera désormais plus jamais comme avant et seul ce "squelette" sera la structure indispensable à Lolita pour qu'elle reconstruise autour une maison, une personnalité qui ne ressemblera pas à l'ancienne, pas à son enfance. Lolita est au dessous de cette charpente, elle est dans sa chambre dévastée, où les  jouets traînent dans la boue, la poupée dans le berceau : mutation animé -->inanimé où le le vent s'engouffre sous les draps du lit. Lolita, elle, tient férocement son ours en peluche dans ses bras comme elle se tiendrait à la jeunesse prochainement perdue. Le long travelling au sol qui suit rappelle celui de Sans Logique, un sol fait de terre, d'ocre vieilli, où traînent de vieux objets sensés se rapporter à la diégèse. Ici se trouvent de vieux jouets, qu'on daterait du début du siècle. Ces vieilles poupées aux cheveux arrachés, aux mains mal positionnées, ces baignoires miniatures, une table de nuit en bois, un coffre à jouets ouvert et vide;tout cela est baigné dans cette pluie millénaire qui ne s'arrêtera qu'à la fin de la crise de l'adolescence. Les jouets sont baignés dans cette boue insipide. On peut remarquer à droite du lit de Lolita un autre lit vide, probablement celui de sa petite sœur présente dans Moi... Lolita. Les murs de la maison sont encore debout. Les fondations acquises à l'enfance restent indestructible, mais c'est l'intérieur qu'il faut combler, alors que tout à été vidé par la poupée blache : de l'oblet miniature à la créature gigantesque l'adolescence. Dans tout ce bazar post-enfantin une poupée attire toutefois notre attention. Elle est d'une blancheur terrifiante, regarde nulle part car ses yeux sont creux. Elle est posée sur une chaise à bébé, immobile. Elle est de porcelaine et vêtue d'une combinaison bleue ciel. Cette poupée parfaite, à la conception maîtrisée, n'est pas ici symbole d'enfance, c'est l'image de Lolita, ce qui restera d'elle après ses tourments. L'enfance, elle, c'est l'ours en peluche maladroitement cousu que Lolita ne veut pas lâcher. C'est lui qui la quittera prochainement, pas la poupée. 

les jouets dans la boue : image sordide des images d'enfance qui resteront

 

les poupées attendent dans le champ    Comme souvent dans les films de Laurent Boutonnat, il ne se passe rien pendant la première moitié. C'est seulement lorsqu'on devient familier avec l'univers formel, les lieux et les personnages qu'il nous entraîne dans la seconde partie de son univers faite d'onirisme. C'est donc à la fin du premier refrain que le temps tel que nous le vivons se suspend. Le plan devient ralenti et la caméra, tout en s'éloignant de la poupée de porcelaine, nous fait entrer à l'intérieur. Nous sommes au milieu du champ d'orge que Lolita parcourait dans le premier épisode, tenant sa petite sœur par la main. L'orge a été dévasté, tout comme la maison qui entourait la chambre de l'enfant. Le sol n'est fait que de boue et ici aussi il pleut. A une nuance prêt : nous sommes ici entièrement dans l'irréel, le soleil pointe des rayons sur ce champ et l'arc en ciel formé par ces rayons et la pluie reste invisible... Faut-il le lire dans l'apparition onirique de cette dizaine de poupées adultes ? Elles sont là, pour l'instant immobiles, au milieu du champ, en attendant leur alliée pour l'age adulte, tel le passeur de A quoi je sers (1989) attendait la fille qui allait vers la mort. Mais Lolita ne vient pas. elle attend elle même quelqu'un d'autre, plus prompt à la faire passer à l'age adulte que ces poupées trop charismatiques et impressionnantes. Ce "quelqu'un" c'est le jeune homme amoureux d'elle, qui la suivait partout il n'y avait portrait du vecteur qui menera à l'age "de raison" pas encore si longtemps. Elle n'avait cessé de l'envoyer Ballader, on ne sait pourquoi, que ce soit sur les routes de campagne ou dans les discothèques parisiennes. On a à présent la réponse : Lolita n'était pas prête pour la vie adulte, elle entendait son nom tout autour d'elle mais la virginité donnée prochainement sera sûrement le vrai passage et la fera réellement quitter l'adolescence, tel le viol de Plus Grandir (1985) avait fait basculer le personnage de Mylène Farmer dans la vieillesse. On voit que l'homme compte dans la vie de Lolita par le portrait de lui accroché dans sa chambre.

    Le beau garçon en question est encore loin, il arrive à pas décidés dans les champs, sous la pluie qui ne s'arrête pas et ne l'arrête pas. Son approche du lit d'Alizée est montrée par flashes en noir et blanc. C'est aussi par ses flashes que l'ont voit les poupées géantes, en contre-plongée. Ces passages en noir et blanc très contrastés peuvent être interpréter de nombreuses façons, qui peuvent être cohérentes entre elles. Ces extrait de vidéo amateur, comme elles semblent se composer sont filmées de manière bâclée, précipitée. La première réflexion serait de se dire que cette vision est celle de Lolita, ce qui expliquerait que cette caméra noire et blanc soit très basse et ai une vision assez "chahutée". Il semblerait plutôt que cette derniers jeu d'enfant vision soit celle de l'ours en peluche, qui lui est le véritable symbole de l'enfance, et qui voit tout en noir et blanc car tout ce qui a trait de prêt ou de loin au monde adulte est inaccessible, déformé. Ces images syncopées rendent les poupées terrifiantes, grandes et surpuissantes. On notera un plan sublime et pourtant très court (comme souvent chez Laurent Boutonnat, créant ainsi le sentiment de frustration chez son spectateur), celui en noir et blanc du point de vue de l'ours en peluche où l'on voit une poupée en train de tirer Alizée par la main dans les bois en direction, on l'imagine, de la maturité. Plan impressionnant lui aussi, celui où une poupée avance inexorablement vers la caméra à terre, d'un mouvement mécanique terrifiant, prête à l'écraser.

dernier jeu de cache-cache de la poupée    Bientôt les poupées auront pris position dans un grand arbre, situé au bout du champ. Elles sont assises sur les branches, regardant au loin quand la jeune fille se décidera à franchir le pas d'elle même, sans même qu'elle l'ai décidé. Elles resteront dans cet arbre. Inutile d'en rajouter sur le thème pompier de l'arbre généalogique, occupé à toute les branches par une enfance omniprésente. Au bas de cet arbre généalogique viendra se poser Lolita avec sa propre enfance (la peluche). Le jeune homme viendra bientôt la rejoindre, formant à nouveau un couple digne de figuré sur ce fameux arbre généalogique auquel il faudra faire  pousser de nouvelles branches. Auparavant, Lolita aura traversé le champ à plusieurs reprises. Tout d'abord elle l'aura traversé en compagnie des 10 poupées géantes, sous le paradoxe de la pluie et du soleil. Transition entre deux climats, mais aussi transition évidente entre la pluie de l'adolescence et le soleil incertain de l'age adulte. Il pleuvait dans la maison de l'enfance, il pleut toujours dans le champ de l'adolescence. Qu'en sera-il du climat sous l'arbre de la maturité ? On peut également lire le crescendo de la nature comme la croissance de l'enfant qu'est Alizée. Là où tout était dévasté dans la maison, les jeunes pousses bientôt sortiront du champ qu'elle traverse, et l'arbre aura poussé, là où elle franchira définitivement le pas où elle basculera dans l'age adulte. Elle ne devance pas  les poupées dans le champ, comme si elle ne les guidait pas ni les suivait. Elles savent toutes où elles vont, tout comme les futurs noyés de la fin de A quoi je sers... (1989) et les prisonniers libérés de la fin de Désenchantée (1991).

vision onirique des jouets d'enfance qui attendent l'adolescente    Lolita traversera aussi le champ toute seule. Et c'est lorsque elle seule traversera le champ, qu'elle arrivera à sa destination : le mystérieux arbre. Les poupées l'ont attendues. Beauté du symbole des poupées géantes pour exprimé ce qu'est  l'enfance gardée en soit à l'age adulte. C'est un très beau phénomène plastique que Laurent Boutonnat nous offre ici pour exprimer le compromis entre l'enfance éternelle et l'arrivée à l'age (et la taille) adulte. C'est un symbole inédit et pourtant si simple et évident que la poupée géante, pour exprimer l'enfance qui a grandi, qui a mûri, mais qui reste mue tte et immobile comme un mystère. C'est en ce sens que la poupée n'est pas le  symbole d'une période de la vie comme l'ours en peluche mais bel et bien le symbole de ce que contient intrinsèquement tout être humain. Avec le temps et les échecs on aurait cru que le cinéma de Laurent Boutonnat était devenu superficiel, tendant un peu vers le divertissement formel facile. Or le cinéaste est resté cohérent à sa grammaire, et même si l'aspect du conte s'est évaporé, si les scènes grandioses se sont raréfiées, il reste plus que jamais en phase avec sa symbolique, son romantisme et son monde désespéré.

 

Lolita creuse la tombe de sa propre enfance    Lolita est enfin arrivée au pied de l'arbre, sans un regard pour les poupées assises là, si ce ne sont ces vues subjectives étranges en noir et blanc. Elles ont la faculté d'être omniscientes ces poupées, de se trouver debout contre une lisière de bois, de se trouver percher dans des arbres, on reconnaît ici l'amour de Laurent Boutonnat pour les formes fantastiques, la jemellité, les fantômes, les être à demi humain doté de dons surnaturels (telle Catherine dans Giorgino capable de voir derrière elle, ou Zouc dans Sans Contrefaçon capable de donner et retirer la vie). Avec une pelle elle creusera un petit trou au pied de l'arbre pour y enterrer sans regrets son ours en peluche. On ne peut un symbole plus évident pour l'enfance enterrée. On est ici proche de Plus Grandir où Mylène Farmer se recueillait sur sa propre tombe alors qu'on l'imagine morte, images de l'enfance disparue, ensevelie. Ce n'est pas par hasard que l'ours se trouve être enterré au pied de l'arbre. Comme si en guise de pierre tombale Lolita avait voulu cet arbre généalogique, celui là même qui venait de mettre fin à son enfance. On peut lire à ce moment là tout ce qui précède comme une période  pré-mortem où la traversée du champ des poupées et de la gamine se meut en véritable procession funéraire, où les draps sur le lit se trouvent être le linceul de l'enfant encore vautrée dans la carcasse de sa maison protectrice (le ventre de la mère). C'est parce que ce ventre s'est fendu, que la pluie y tombe, que l'enfant est né, qu'il n'est plus protégé, qu'il lui faut partir.  

 la croix de bois est plantée. Fin d'une époque

    C'est juste après avoir définitivement enterré son enfance encore douce et après avoir posé sans ménagement une croix de bois sur sa tombe que Lolita se retournera et trouvera son bien aimé, trempé d'avoir tant marché, souriant de retrouver celle dont il est depuis si longtemps amoureux, heureux de voir devant lui une personne adulte, récemment sortie du cocon sous les yeux creux mais approbateurs des poupées de l'arbre centenaire. Il la serrera dans ses bras, elle qu'il lui est à présent permis d'aimer. Leur premieres actions seront de se regarder en se sourillant, comme si, sans se parler, ils savaient ce qui venait de se passer, et l'importance que ces 16 dernières années auront sur la personne d'Alizée adulte. Il se serreront dans les bras l'un de l'autre puis se reculeront pour se regarder longuement. Ils resteront là à se sourire et se contempler heureux. Comme si le physique allait à présent prendre le relais de l'esprit et changer le corps encore enfantin de Lolita. Il pleut toujours, mais il fait encore soleil, les temps des différents ages de la vie s'entrecroisent toujours, ne se succèdent pas, ils cohabitent. Tout comme les sujets de ce plan final d'ensemble montrant l'arbre toujours présent, avec les poupées qui n'ont pas disparues et restent inlassablement postées sur le vieil arbre : le compromis entre l'enfance et l'age adulte est éternel, il peut à présent fusionner avec l'arbre pour devenir ses fruits... "les hommes sont des enfants".

 

plan 1 (champ)    plan 2 (contrechamp)    plan 3

plan 4 : tres gros plan    plan 5 : champ    plan 6 : contrechamp de 3/4 gauche.

    Là où on pouvait voir la superficialité dans Moi... Lolita, avec son cortège de discothèque, de billets de banque et de maquillage, ici tout semble intérieur, plus rien n'est matériel. Du Boutonnat éloigné et léger on arrive à du "sur-Boutonnat", comme on en avait encore jamais vu, comme un Regrets animé, un Mon Ange diégétisé. Jamais un court-métrage de Laurent Boutonnat ne se sera tant prêté à plan final où la pluie recouvre la vision irréelle des poupées perchées. l'interprétation, jamais autant d'éléments se seront ainsi bousculé  à l'écran, donnant autant de lectures possibles d'un film que de spectateurs. Les éléments à priori embrouillés sont en vérité d'une grande cohérence et pour une fois on peut lire un discours, un message dans une œuvre de Laurent Boutonnat, visiblement toujours autant touché par le thème de l'enfance, malgré son anathème jeté sur Giorgino. Le thème de l'enfance qui ne nous quitte jamais n'est pas d'une grande originalité mais jamais réalisateur n'aura véhiculé cette idée sur ce mode onirique et autant poétique.

 

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