Qu'est-ce qui vous a attiré dans le roman
Jacquou le Croquant ?
L.B : J'ai été très séduit par cette histoire qui touche beaucoup de choses humaines auxquelles je suis sensible. Je lui ai trouvé beaucoup de similitudes avec Bambi. Je ne crois pas que la jacquerie soit le sujet principal du film.
Pourquoi avoir attendu tant de temps pour réaliser votre second film ?
L.B : Douze ou treize ans sont passés, je ne sais plus, mais ce n'était pas une vraie attente. J'ai eu d'autres projets entre-temps.
Comment expliquez-vous la présence récurrente d'animaux (faucon, loup, écureuils...) ?
L.B. : (silence) Je ne sais pas. C'est vrai qu'en regardant le film maintenant... mais je crois qu'on ne fait pas toujours les choses de manière consciente.
Vous avez pris quelques libertés avec le roman. Lina, par exemple, meurt dans la version originale.
L.B : C'est vrai qu'il s'agit, à la base, d'un roman très noir. Il y a effectivement des choses vers lesquelles je ne suis pas allé. Dans le roman, Lina meurt, se suicide. Dans d'autres temps, peut-être l'aurais-je fait mourir...
Ne craignez-vous pas que la longueur (2h25) décourage certains specateurs ?
L.B : On a déjà coupé beaucoup de choses. J'aime bien le temps sur les personnages. Le temps, c'est important.
Vous signez la B.O.
L.B : Pour moi, l'image et la musique sont liées. Je en pouvais pas faire l'un sans l'autre.
Propos recueillis par Florence Chédotal, La Montagne, le 17 janvier 2007.
Propos recueillis par Patrick Thibault, Pil'Nantes, le 17 janvier 2007.
Pourquoi avoir voulu porter Jacquou le Croquant sur Grand écran ?
L.B. : Par hasard, il y a 5 ans, je suis tombé sur des cassettes de la série TV. En les regardant, je me suis dit qu'il y avait là de quoi faire un film formidable. L'histoire originale étant très noire, j'ai décidé d'aller vers quelque chose de plus léger. Avec mon coscénariste, nous nous sommes donc concentrés sur la partie romanesque de la vie de Jacquou, de sept à vingt ans...
A travers les clips de Mylène Farmer, on vous connaissait amateur de thèmes plus sombres. Vous avez changé ?
L.B. : Sans doute. Je crois qu'avec le temps les fantasmes noires ou violents qu'on a tous en soi finissent par évoluer. Maintenant, je ne peux pas vous dire que je suis plus serein pour autant.
Auteur, réalisateur, compositeur de la musique et coproducteur du film, vous aimez à ce point tout contrôler?
L.B. : Ca fait partie de mon caractère, mais j'essaie de déléguer. Plus je fais de choses différentes en même temps, plus j'ai l'impression d'être bon.
Pas trop frustrant d'être dans l'ombre de Mylène Farmer depuis plus de vingt ans?
L.B. : Pas du tout. Avec Mylène, j'ai l'habitude de dire qu'on est nés ensemble. Aujourd'hui, elle est devenue pour moi comme une sœur, tant sur le plan artistique qu'affectif. Et puis il nous arrive également d'avoir chacun nos projets. C'est le cas avec Jacquou, même si elle participe indirectement à cette aventure en chantant sur le générique du film.
Propos recueillis par Jean-Rémy Gaudin-Bridet, Téléstar, le 12 janvier 2007.
« Le sujet ne me semblait pas éloigné de nos
préoccupations d'aujourd'hui. La précarité, le fossé qui se creuse
entre les différentes classes sociales sont toujours d'actualité. L'image de
Jacquou, cet enfant triste au grand chapeau que je voyais dans mon enfance,
m'est alors apparue. J'ai revu pendant tout un week-end cette série culte de la
télé. Puis, j'ai lu le roman d'Eugène Le Roy. Il contenait tous les
ingrédients d'une intrigue forte avec un parfait mélange d'action, d'émotion
et d'humanisme. J'y ai aussi trouvé des thèmes que j'avais envie de traiter :
l'enfance malheureuse, la nature, la solitude, la perte des êtres chers,
l'initiation à la vie. »
Laurent Boutonnat, Le Figaro et vous, 17 janvier 2007.
"Quelle que soit l'histoire, quelle que soit l'époque, la crédibilité des personnages, leur humanité, font qu'on part, ou on ne part pas. Ou c'est de la caricature, ou c'est simplement humain."
Laurent Boutonnat, "J.T. 20h", France 2, le 14 janvier 2007.